La vraie force est la force du temps.René Bellaiche
Je me sens confus, gêné de ne plus avoir donné d’informations, d’avoir disparu sans prévenir. Un peu de honte également pour m’être arrêté en chemin, en plein effort, avoir mis de côté les corrections et la relecture de L’Emballement.
En dehors de la publication de la nouvelle « Blue Life » le 22, mon dernier article date du 8 février. J’annonçais comme à mon habitude le sujet qui allait suivre : « Et après ». Ce titre, sans doute prémonitoire, illustré par cet homme semblant réfléchir, portera sans conteste un article chargé en partie de cette période grise que je viens de vivre. Grise ne signifie pas nécessairement que je traverse des difficultés ou une perte de motivation. Cela exprime simplement le besoin de me tourner vers d’autres horizons.
Sarah ne me conduisait plus à rêver, Georg ne me faisait plus rire, Fidelia et Ismaël ne me transportaient plus dans l’avancée de leur périple et dans la découverte de leurs sentiments naissants.
En pleine correction, je lisais la même phrase encore et encore, je sentais la discordance, je n’entendais plus chanter la langue ni les mots se poser sur la partition.
Je devais vraiment arrêter.

Écrire est un plaisir, lorsque j’étais en pleine rédaction initiale, à certains moments, je n’arrivais pas à taper assez vite pour déposer les idées, les actions, les descriptions dans mon premier jet.
La relecture de modification n’est plus instinctive. Elle répond à des règles, des nécessités, à l’affinement de la langue et, de ce fait, devient un véritable labeur de fond.
Cet exercice est essentiel. Je suis parfois effrayé lorsque je me relis. Je me trouve à la limite de ne pas comprendre ce que j’ai voulu formuler. Je dois travailler et retravailler certains passages afin d’expliciter correctement ma pensée première ou la description qui me semblait pourtant très claire lors de la rédaction.
Concentration et priorités.
Tout ceci pour vous exprimer l’assiduité requise durant ce moment capital, mais également les contraintes que cette période impose. La tâche n’est pas toujours plaisante. Elle est chronophage, nécessite de la concentration et surtout un état d’esprit porté sur l’ouverture. Il est important de se mettre à la place du lecteur qui découvre l’écrit. Nous, créateurs de l’action, connaissons la suite et les raisons de tel ou tel acte ou des paroles prononcées par un personnage. Il nous faut ménager la chèvre et le chou afin de mener l’histoire, distiller des indices, amener le lecteur à se poser des questions ou se perdre sur de fausses pistes. Tous ces éléments accentuent donc l’importance de la relecture, mais aussi son côté fastidieux et, par ailleurs, par certains aspects, rébarbatif.
Pour me faciliter la tâche, j’envoie un à un les chapitres à corriger sur ma tablette.
Cela m’autorise d’imaginer l’écrit tel qu’il apparaît au lecteur lambda. Les particularités techniques de ma Remarkable (décrites dans l’article « Mes outils de travail ») me permettent l’alléger le processus. Je peux ainsi commenter, surligner dans différentes couleurs, écrire de nouvelles phrases, ajouter un croquis au texte. Je peux alors revenir à l’écrit final sur l’ordinateur afin de reporter mes rectifications et annotations.
Je digresse…
Je viens d’introduire ma demande de retraite auprès de l’État. Cependant, il me reste encore une année entière à prester, je ne suis donc pas disponible à 100 % pour l’écriture. Par ailleurs, je privilégie également ma vie de famille, je tiens à la préserver. Le printemps est de retour, et avec lui, les travaux de jardinage sont multiples, alors que la nature se réveille.
Bref, de nombreuses raisons qui ont amorcé la baisse de régime que je viens de connaître. Par conséquent, j’ai soumis à mon alpha-lectrice les deux nouvelles accessibles sur le site. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de les découvrir, cela lui donne un peu de grain à moudre en attendant L’Emballement à lire et à décortiquer.
Toutefois, les premières idées de la prochaine nouvelle de la série bleue se sont posées sur le papier, « Bleu d’enfer » prend vie.
Et puis, ce week-end du 1er mai, j’ai renoué avec la correction du chapitre 21 de L’Emballement. L’envie d’avancer est de nouveau présente, je pense continuer en ne me forçant plus la main, en respectant le rythme que mon cerveau voudra bien m’octroyer. Je prendrai le temps, mais je conduirai le projet à bon port, d’autant que… avec le recul, une suite à celui-ci m’est apparue comme évidente, même si j’ignore comment sera accueilli mon premier bébé. Qu’importe, le plaisir d’écrire est encré en moi et ne risque pas de me quitter.
La prochaine étape ?
Je dois tout doucement m’attacher à sélectionner un ou deux bêta-lecteurs, pas des proches, pour un premier avis après rectifications des remarques de ma chère et indispensable alpha-lectrice de la première heure.
Ensuite, après leurs retours, j’espère constructifs, je tenterai de trouver un(e) correcteur(trice) professionnel(le) rémunéré(e) afin que le texte s’améliore et prenne de la valeur. Bref, le chemin est encore long et je suppose que je vivrai encore des hauts et des bas, passages obligés vers l’étape tant espérée de la parution… Mais, c’est une autre aventure !